Privatisation, le rapport qui tue !

Privatisation des barrages le rapport qui tue !
Résumé d’un rapport parlementaire complet d’expert en hydraulique sur les conséquences de la privatisation : rapport complet ici

Version video:

Audition au parlement:

http://videos.assemblee-nationale.fr/video.6085495_5b0e573ca73e2.commission-des-affaires-economiques–mme-marie-noelle-battistel-sur-les-concessions-hydroelectriqu-30-mai-2018

Synthèse:

Dans ce rapport des experts travaillant depuis de nombreuses années dans l’hydraulique et les barrages expliquent les rôles des barrages; Ils alertent sur les dangers et dérives d’une gestion privée des barrages:

  • L’hydraulique n’est pas délocalisable. Pourquoi la privatiser et vendre une partie de notre patrimoine aux mains étrangères. Quand les  décisions se prendront à Oslo ou Pékin les barrages seront gérées en fonction des intérêts de la population locale ?
  • La sécurité des barrages coûte cher , surtout quand l’age moyen de vos barrages sont de 70 ans. Ils dure le temps de leur remplissage par les sédiments :Serre-Ponçon sera bouché dans 1000 ans.Le barrage le plus vieux de France à 350 ans. Tout cela demande une vision à long terme et des investissement sur 70 ans minimum.  Mais privé n’investit pas sur 70 ans ! En 2017, l’endommagement de l’évacuateur de crues du barrage californien d’Oroville, aux États-Unis, était dû à des vices de maintenance sur les ouvrages qui ont mis en péril l’intégrité de l’ouvrage, durant une période de fortes pluies, entraînant l’évacuation préventive de 200 000 personnes à l’aval. Le pire aurait pu arriver. Peut-on faire confiance à TOTAL, qui souhaite racheter de nombreux barrages, pour investir dans le sécurité ? AZT à Toulouse et l’Erika ne plaident pas en sa faveur ! Une société qui possédera quelques barrages aura-t-elle l’expertise technique pour maintenir son barrage ?
  • Les barrages stockent 75% des réserves d’eau douce de surface de la France et, à ce titre, contribuent à bien d’autres choses qu’à la création d’une valeur économique du kWh (agriculture, tourisme, eau potable, environnement, industrie, navigation…) : c’est le multi-usage de l’eau. Produire moins de KWh pour le tourisme ou l’agriculture, une société privée le fera INÉVITABLEMENT PAYER. Les barrages du Rhône ont été privatisés à ENGIE dans les années 2000. Cette société fait payer plusieurs millions d’euros par semaine pour l’eau quelle lâche!
  • De nombreux pays européens ont gardé publics leurs barrages et ont refusé la privatisation demandée par l’Europe en classant ses barrages comme stratégiques. Apparemment la volonté de quelques multinationales de l’énergie, notamment TOTAL a été la plus forte qui vont investir le monde de l’électricité pour préparer l’avènement des voitures électriques, a été trop fort en France !

Privatiser les barrages, va réduire les investissements de sécurité, rendre impossible la coordination des barrages entre eux ! Moins d’ingénieurs, plus de juristes et d’avocats ! La multinationale ENGIE, qui possède les digues de Tricastin s’est disputé avec EDF retardant le renforcement des digues! L’ASN a été obligé d’arrêter Tricastin pour les obliger à se mettre d’accord ! Les travaux, faits en urgence, auraient pu provoquer un black-out (panne générale d’électricité) si l’hiver avait été froid !

Le refroidissement des centrales nucléaires risque d’être complexifié, ce qui va entraîner des arrêts d’urgence (cela a déjà été le cas sur le Rhône). Chaque arrêts d’urgence de centrale est un risque de catastrophe!

Les risques de blackout seront plus importants, les barrages étant les jokers en cas de panne, attentat comme ce fut le cas à Tricastin en 92-94.

Le surcoût de la coordination difficile, et faisant l’objet de contrats compliqués, entraînera un surcoût qui sera facturé aux consommateurs.